On note d’abord le dépouillement des décors (une table, des chaises, rien d’autre), ce qui attire l’attention sur le jeu des acteurs (Le regard du spectateur n’est pas détourné par des détails visuels inutiles). Alceste et Philinte sont habillés de la même façon (ce qui souligne leur proximité, leur amitié) dans des couleurs claires (blanc et écru)- encore de la sobriété et de la simplicité. On est loin des excès de mode en vogue à la cour (rubans, plumes…).

Les acteurs jouent de façon nuancée : Alceste est plein d’une colère rentrée, retenue, et Philinte se partage entre tendresse et agacement.

Cette mise en scène atténue le côté comique de la pièce et en accentue l’aspect sérieux et grave (aucune légèreté). Cette première scène en est bien l’illustration. Alceste est calme, décidé, ferme, et sobre dans sa colère. On ne relève aucun des excès colériques vus dans l’analyse du texte, excès baroques, qui empêchaient de faire du personnage un homme classique, amateur de modération, et qui le rendaient ridicule.

La retenue d’Alceste rend la scène pathétique et douloureuse. Lorsqu’il annonce à Philinte qu’il lui retire le titre d’ami, nous éprouvons la même tristesse qu’eux deux.

Nous voyons combien pourtant leur amitié est réelle. Ils parlent souvent côte à côte (mais comme ils se disputent, ils ne se regardent pas toujours). Philinte a des gestes tendres pour son ami. Ils finissent par s’asseoir tous les deux par terre dans une sorte de complicité qui nous fait comprendre que le désaccord ne mènera pas à une vraie rupture.

Donc dans cette mise en scène, une dispute mais une dispute entre amis, qui s’apprécient ; pas d’excès, de cris en dépit du désaccord. Juste la recherche difficile et douloureuse d’un terrain d’entente.

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Séquence 1 : la Dispute au théâtre, textes et commentaires