A propos de la dissertation

31/05/2016 16:05

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Pour vous aider :

Un sujet pas à pas : https://www.ac-grenoble.fr/disciplines/lettres/podcast/sequences/Dissertation/co/Dissert_1.html

ET :

https://commentairecompose.fr/exemple-de-dissertation/

 

 

Disserter c’est analyser une question et y répondre de manière argumentée en s’appuyant sur sa culture personnelle.

 

I.Analyser le sujet

 

11. Distinguer le type de sujet

 

Pour cela, il faut cerner la question. Qu’attend-t-on de nous ? Il y a trois grands types de demande.

 

  • Une demande de démonstration. On demande une réponse argumentée par oui ou par non à une question ou bien d’approuver ou de réfuter une affirmation : Peut-on penser que ? Etes-vous d’avis que ? C’est le cas du sujet de 2003 : « La poésie est-elle seulement l’expression de sentiments personnels ? ». Il faut examiner rationnellement deux thèses avant d’émettre un jugement personnel.

 

  • Une demande d’explication. Il s’agit d’expliciter une notion en l’examinant sous différents angles ou de confronter des textes ou des points de vue pour montrer leur convergence et leur divergence. Exemple : « Analysez la fonction et l’importance du personnage du serviteur dans différentes comédies des 17° et 18° siècle. Appuyez vous sur le corpus ainsi que sur votre culture personnelle » ou encore « Pourquoi le 18°siècle est-il appelé Siècle des lumières ? ». Ce type de question peut être complété par une demande de jugement personnel.

 

  • Un demande d’expression de votre opinion personnelle. Ces sujets font appel à une explication et une illustration d’une citation ou à un commentaire d’aspects essentiels d’une l’œuvre ou d’un corpus puis à une appréciation personnelle. Exemple : « Lequel de ces trois textes autobiographiques vous paraît le plus intéressant pour les jeunes d’aujourd’hui ? »

 

12. Analyser les mots clés et reformuler la question

 

Les mots clés permettent de dégager, la problématique : De quoi s’agit-il ? Que faut-il montrer ? Quel est le problème ? Il faut isoler :

  • l’objet précis que l’on doit étudier
  • les termes qui peuvent s’opposer
  • les éléments grammaticaux qui restreignent et qui précisent la portée d’une affirmation : ce sur quoi porte le doute.

 

Il faut ensuite développer le sens des mots pour dégager les idées.

 

Exemple : « La poésie est-elle seulement l’expression de sentiments personnels ? »

 

Poésie : Art de suggérer des sentiments et des idées en combinant des mots des images et des sons ; ensemble de la production littéraire poétique, les grands genres porétiques.

Sentiments personnels : Etats d’âme d’un individu tout au cours de sa vie.

Lyrisme : le registre lyrique concerne l’expression des sentiments personnels du poète

Seulement : Restriction

La restriction est importante pour éviter le hors-sujet. On ne demande pas de disserter sur l’expression des sentiments en poésie mais de dire si l’assertion « Tous les poèmes expriment seulement des sentiments personnels» est vraie ou fausse.

 

Il faut donc reformuler la question. La reformulation permet d’éviter les contresens et fait aussi apparaître des éléments de réponse. Il existe parfois plusieurs manières d’interpréter une question, c’était le cas en 2003 :

a. Que faut-il d’autre que des sentiments pour faire de la poésie ?

La poésie est un art. Il ne suffit pas de souffrir ou d’être amoureux pour devenir poète.

b. Existe-t-il des poèmes qui n’expriment pas les sentiments personnels du poète ?

La Fontaine, dans ses fables, fait appel à la raison. Ses préceptes s’adressent à tout le monde.

 

13. Mettre le sujet en relation avec les objets d’étude et les textes du corpus

 

Le sujet de dissertation correspond aux textes du corpus et à l’objet d’étude de l’épreuve : genre ou registre Les questions préalables mettent en lumière la convergence et les différences entre les textes. Elles peuvent susciter une problématique.

 

Ainsi les objets d’études de 2003 étaient la poésie et le biographique. Les questions permettent de préciser la situation d’énonciation et le registre. Les trois poèmes sont en effet lyriques (expression des sentiments) et liés à la vie personnelle des poètes. On peut faire un rapprochement entre le poème d’Eluard et celui de V. Hugo, tous deux très autobiographiques, en revanche le poème de Ronsard est différent : l’aspect biographique n’apparaît pas directement, la destinatrice n’est pas nommée et les deux première strophes sont une méditation générale sur la nature. Que veut donc exprimer le poète : ses sentiments personnels ou une réflexion d’intérêt universel sur la vie et la mort ?

 

 

II. Elaborer le plan de la dissertation selon les règles

 

 

21. Adapter le plan au sujet

 

Le choix du plan dépend du type de sujet.

 

  • Le plan dialectique (thèse/antithèse/synthèse) s’impose quand on demande de démontrer ou réfuter une idée.

C’est une sorte de dialogue entre deux thèses opposées . On examine toujours en premier la thèse que l’on désapprouve, afin de pouvoir d’autant mieux la réfuter du fait qu’on la comprend bien : technique de la concession. Il existe deux possibilités de synthèse :

  • confirmation de la thèse que l’on approuve, si l’on est certain de son choix.
  • si l’on n’est pas certain de mon choix on fait un bilan de sa réflexion, en montrant pourquoi chacune des thèses est convaincante.

Dans les deux cas on essaie de dépasser le problème, de remettre en question les termes de l’interrogation initiale.

 

Exemple :

  • Thèse : la poésie est seulement une manière plus subtile d’exprimer des sentiments personnels.
  • Antithèse : remarquons cependant que la poésie engagée exprime des sentiments collectifs, que le genre didactique (ex : fable) fait plus appel à la raison qu’au sentiment La première thèse est inexacte. La poésie exprime des idées collectives, voire universelles.
  • Synthèse (dépassement du problème) : Cette opposition entre individuel et collectif n’est cependant pas satisfaisante. L’émotion du poète est individuelle mais elle nous touche tous : pourquoi ? Réponse : quand l’émotion individuelle est exprimée au moyen de l’art nous prenons conscience de sa dimension universelle .
    • Le plan analytique convient quand il s’agit d’expliquer une notion (constat du problème, causes, conséquences, remèdes)
    • Le plan thématique
    • Le plan confrontation ou plan comparatif :

Il détaille les faits pour les expliquer, sépare les idées puis les oppose ou les rassemble. Exemple de plan comparatif (analyse comparative) :

Analysez la place et l’importance du personnage du serviteur dans différentes comédies de Molière.

  1. Explication de la question, repérage de critères possibles de définition ou d’interprétation. Ex : qu’est-ce qu’un serviteur ? Un être secondaire ? Un confident ? etc.
  2. Comparaison des textes ou des points de vue : convergence et opposition. Ex : valet dominé tel Sganarelle / valet révolté tel Scapin / personne de bon conseil comme Dorine.
  3. Synthèse : bilan et/ou ouverture d’autres pistes de réflexion.

 

La variante problème, cause, conséquences répond aux questions suivantes : quoi (exposé d’une situation), pourquoi (analyse des causes), quelles conséquences et éventuellement quelles solutions proposer.

 

 

  • Le plan mixte convient quand on vous demande d’exposer votre opinion sur une œuvre, des textes ou une citation.

 

Vous devez exposer des centres d’intérêts et vos critères de goût et de jugement afin de pouvoir motiver une appréciation. Exemple : Expliquez lequel de ces trois textes autobiographiques vous paraît le plus intéressant pour les jeunes d’aujourd’hui ?

 

 

 

1. Description et explication

Comme dans le plan analytique : présentation de points essentiels des textes, explication et illustration d’une citation.

 

2. Discussion et prise de position personnelle

Comme dans le plan dialectique : on discute d’une opinion, on justifie d’une préférence pour un texte, etc.

 

 

22. Choisir et classer les exemples

 

On doit répartir les exemples en regard des arguments. Les exemples sont « la chair » du devoir, ils rendent votre propos concret et étayent votre argumentation. Ils proviennent de trois sources :

  • le corpus
  • les textes étudiés en cours. A cet égard les textes complémentaires des séquences et les lectures cursives permettent d’élargir la réflexion.
  • votre culture personnelle et par culture j’entends non seulement les lectures mais des faits que vous avez observés, toute forme de réflexion sur la vie.

 

Personne n’est dépourvu de culture. Il vaut mieux citer une chanson populaire que se contenter de phrases creuses ou massacrer des citations.

 

Vérifiez bien cependant si le sujet précise la source des exemples, c’était le cas en 2003 : « Vous vous appuierez sur les poèmes du corpus, sur ceux que vous avez vus en cours et sur tous ceux que vous connaissez. »

 

Pourquoi ne pas constituer un cahier de citations avant l’examen ?

 

 

23. Bâtir l’argumentation

 

Ne confondons pas argument et exemple. L’exemple est une illustration tandis que l’argument (une preuve) repose sur la logique. Toutefois l’étude des exemples va me permettre d’approfondir et de préciser mes arguments.

 

Sachez sur quel type de raisonnement vous vous fondez : inductif (du général au particulier), déductif (du particulier au général), analogique, etc.

 

L’argumentation doit suivre un cheminement logique que l’on appelle le circuit argumentatif. Entre chaque étape de mon argumentation je dois identifier l’articulation logique. Pour cela j’inscris au brouillon un connecteur logique entre chaque idée afin de bien percevoir la relation : cause, conséquence, addition, opposition, concession (certes …et pourtant ….)

 

 

24. Bâtir l’introduction et la conclusion

 

L’introduction

  • pose les données : de quoi s’agit-il ? Que faut-il montrer ? Quel est le problème ?
  • annonce le plan du devoir

 

La conclusion

  • recentre l’intérêt sur la question posée en montrant qu’il y a été répondu
  • élargit la réflexion en montrant que le sujet n’a pas été épuisé et que d’autres pistes s’offrent à nous.

 

On utilise a fortiori lorsque l’on veut mentionner un argument qui est encore plus « fort » que celui donné auparavant. Quant à a posteriori, on l’emploie pour désigner les choses qu’on a apprises grâce à l’expérience, contrairement à a priori, qui est utilisé pour parler d’une chose que l’on déduit, sans qu’on l’ait jamais expérimentée.

 

 

 

 

Quelques citations sur le thème de la littérature

« La littérature ne permet pas de marcher mais elle permet de respirer. » (Roland BARTHES,Qu’ est-ce que la critique ?).
« De tous les instruments de l’homme, le plus étonnant est sans aucun doute le livre. » (Jorge Luis BORGES).
« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler / Ne mérite ni égards ni patience. » (René CHAR).
« Par les lettres, les hommes se dépassent autant eux-mêmes que l’humanité est supérieure à l’animalité » (CICERON).
« Un beau livre, c’est celui qui sème à foison les points d’interrogation. » (Jean COCTEAU).
« J’appelle un livre ’manqué’ celui qui laisse intact le lecteur » (André GIDE).
« Élever l’homme au-dessus de lui-même, le délivrer de sa pesanteur, l’aider à se surpasser, en l’exaltant, le rassurant, l’avertissant, le modérant, n’est pas là le but secret de la Littérature ? » (André GIDE, Feuillet d’automne).
« Lire, c’est sous bien des rapports [...] dialoguer avec soi-même. » (Hella HAASE, Une liaison dangereuse).
« On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction ; et s’il arrive que l’on plaise, il ne faut pas néanmoins s’en repentir, si cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent instruire » (LA BRUYERE, préface des Caractères).
« ... comme les hommes ne se dégoûtent point du vice, il ne faut pas aussi se lasser de le leur reprocher... » (LA BRUYERE, préface des Caractères).
« L’on n’écrit que pour être entendu ; mais il faut du moins en écrivant faire entendre de belles choses » (LA BRUYERE, Des ouvrages de l’esprit).
« Quand une lecture vous élève l’esprit, et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger l’ouvrage ; il est bon est fait de main d’ouvrier. » (LA BRUYERE, Caractères, I, 31).
« Je ne doute point, Monseigneur, que vous en regardiez favorablement des inventions si utiles et tout ensemble si agréables » (LA FONTAINE, introduction au livre I des Fables).
« Les Fables ne sont pas ce qu’elles semblent être. / Le plus simple animal nous y tient lieu de Maître. / Une Morale nue apporte de l’ennui ; / Le conte fait passer le précepte avec lui. / En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire, / Et conter pour conter me semble peu d’affaire. » (LA FONTAINE, Fables, VI, 1-2, « Le pâtre et le lion / Le lion et le chasseur »).
« Tout cela se rencontre aux fables que nous devons à Ésope. L’apparence en est puérile, je le confesse ; mais ces puérilité servent d’enveloppe à des vérités importantes » (LA FONTAINE, préface des Fables).
« Lorsqu’il referme son livre, le lecteur idéal sent que, s’il ne l’avait pas lu, le monde serait plus pauvre » (Alberto MANGUEL).
« Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant, j’ai cru que [...] je n’avais rien de mieux à faire que d’attaquer par des peintures ridicules les vices de mon siècle », (MOLIERE, Premier placet présenté au roi sur la comédie du Tartuffe - à propos de ce « Castigat ridendo mores » hérité des latins, voir ci-dessous).
« Instruire, c’est former le jugement » ; « Je m’avance vers celui qui me contredit, car il m’instruit » ; « Instruire ce n’est pas emplir un vase, mais allumer un feu. » (MONTAIGNE).
« Une âme bien née et exercée à la pratique des hommes se rend pleinement agréable d’elle-même. L’art n’est autre chose que le contrôle et le registre des productions de telles âmes. » (MONTAIGNE, Essais, III, 4).
« L’étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n’ayant jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture ne m’ait ôté. » (MONTESQUIEU, Cahiers).
« La raison d’être de la littérature française, c’est surtout de troubler l’ordre public. Faute de quoi, ni Molière, ni Jean-Jacques, ni Beaumarchais, ni Chateaubriand, ni Hugo, etc. n’auraient existé. » (Paul MORAND).
« Aimer la littérature, c’est refuser de prendre la vie comme elle est, les choses comme elles sont, les événements comme ils viennent et les calamités comme elles sont. Aimer la littérature, ce n’est pas vouloir seulement comprendre les hommes, mais aussi les transformer et se transformer. » (Claude ROY, Le Commerce des classiques).
« Nous avons tâché de joindre l’agréable à l’utile, n’ayant d’autre mérite et d’autre part à cet ouvrage que le choix. Les personnes de tout état trouveront de quoi s’instruire en s’amusant. » (VOLTAIRE, préface du Dictionnaire philosophique).
« Je ne veux pas qu’on me plaise, je veux qu’on m’instruise » (VOLTAIRE, Micromégas).